Paris
16 July 2025

France : la loi sur la fin de vie crée un clivage entre soignants et familles

Juil 14, 2025

**Titre : France : la loi sur la fin de vie crée un clivage entre soignants et familles**

**Introduction**

Depuis son introduction en 2005, la loi Leonetti sur la fin de vie est au cœur de débats passionnants et parfois déchirants en France. Destinée à régir les conditions de fin de vie, elle est aujourd’hui la source d’un clivage profond entre les soignants et les familles des patients. Alors que certains y voient une avancée majeure dans le respect des droits de l’homme, d’autres dénoncent une loi inadaptée qui met en péril le lien sacré entre le soignant et le patient, et entre le patient et sa famille.

![Une chambre d’hôpital vide](https://unsplash.com/photos/8CqDvPuo_kI)
*Crédit : Unsplash / Jonathan Borba*

**1. La loi Leonetti, un cadre pour la fin de vie**

La loi Leonetti a été adoptée en avril 2005 pour définir le cadre juridique de la fin de vie en France. Elle interdit l’acharnement thérapeutique et permet l’arrêt des traitements en cas de « démarche collégiale » entre les soignants. Le patient peut également rédiger des directives anticipées pour préciser ses volontés en cas d’incapacité à exprimer son consentement.

Toutefois, cette loi ne permet pas l’euthanasie active, c’est-à-dire l’administration d’un produit pour provoquer la mort. En revanche, elle autorise la sédation profonde et continue jusqu’au décès si le patient est atteint d’une maladie grave et incurable et que sa souffrance ne peut être apaisée.

**2. Le clivage entre soignants et familles**

Malgré son adoption il y a plus d’une décennie, la loi Leonetti est loin de faire l’unanimité. Si certains professionnels de santé saluent ses avancées, d’autres, ainsi que de nombreuses familles, critiquent son manque de clarté et d’humanité.

Pour les soignants, la loi Leonetti est souvent perçue comme une contrainte. Elle impose un cadre rigide qui ne prend pas toujours en compte la complexité et la singularité de chaque situation. Les décisions médicales sont prises dans un contexte d’urgence et de tension, ce qui peut générer du stress et de l’incompréhension.

De leur côté, les familles se sentent parfois dépossédées du sort de leur proche. Elles ne comprennent pas toujours les décisions médicales prises et peuvent avoir le sentiment que leur avis n’est pas pris en compte. De plus, l’interdiction de l’euthanasie active est vécue par certains comme une prolongation inutile et douloureuse de la souffrance de leur proche.

![Une famille en discussion avec un médecin](https://unsplash.com/photos/8CqDvPuo_kI)
*Crédit : Unsplash / National Cancer Institute*

**3. Vers une évolution de la loi ?**

Face à ces critiques, certains appellent à une évolution de la loi Leonetti. En février 2020, la députée Agnès Firmin Le Bodo a déposé une proposition de loi visant à instaurer une « fin de vie libre et choisie ». Ce texte propose notamment d’autoriser l’euthanasie active pour les personnes atteintes d’une maladie incurable qui engendre une souffrance physique ou psychique insupportable et inapaisable.

Cependant, ce texte est loin de faire consensus. Si certains y voient une avancée vers plus d’autonomie et de respect de la volonté du patient, d’autres craignent qu’il n’ouvre la porte à des dérives et ne remette en question le principe de l’inviolabilité de la vie humaine.

**Conclusion**

La loi Leonetti, bien qu’elle ait permis de poser un cadre légal à la fin de vie, est aujourd’hui source de tensions entre les soignants et les familles. Face à ce constat, la question de son évolution se pose avec acuité. Quelle que soit l’issue de ce débat, il est essentiel de veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés, notamment le droit à mourir dans la dignité.

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