L’Éthiopie relance la guerre de l’eau avec l’Égypte
**Titre : L’Éthiopie relance la guerre de l’eau avec l’Égypte : Une confrontation pour le contrôle du Nil**

*Source: Wikimedia Commons – Barrage de la Renaissance éthiopienne*
**Introduction**
La guerre de l’eau entre l’Éthiopie et l’Égypte n’est pas un phénomène nouveau. Elle remonte à plusieurs décennies, marquées par des tensions et des négociations diplomatiques interminables. Aujourd’hui, l’Éthiopie revient à la charge, relançant les hostilités autour du partage des eaux du Nil, avec la construction de son grand barrage de la Renaissance (GERD). Cette épreuve de force hydrologique resurgit dans un contexte géopolitique et environnemental tendu, exacerbant les inquiétudes de la communauté internationale.
**Éthiopie : L’ambition du Barrage de la Renaissance**
Le GERD est un projet pharaonique pour l’Éthiopie, qui voit en lui un levier de développement économique majeur. Ce barrage hydroélectrique, le plus grand d’Afrique avec une capacité de 6 000 mégawatts, est censé répondre aux besoins énergétiques croissants du pays et exportera également de l’électricité vers les pays voisins.

*Source: Wikimedia Commons – Réseau hydrographique du Nil*
Cependant, ce projet soulève de nombreuses inquiétudes, en particulier en Égypte, qui dépend à 97 % du Nil pour son approvisionnement en eau. Le pays craint que le remplissage du réservoir du GERD, qui peut contenir jusqu’à 74 milliards de mètres cubes d’eau, n’entraine une réduction drastique du débit du Nil, mettant en péril son agriculture et son approvisionnement en eau potable.
**Des négociations sous haute tension**
Face à ces préoccupations, l’Égypte a demandé à l’Éthiopie de signer un accord garantissant un débit d’eau minimal pour le Nil. Cependant, l’Éthiopie a rejeté cette proposition, arguant que cela entraverait son droit souverain à exploiter ses propres ressources en eau.
Ces négociations, souvent tendues, n’ont pas réussi à aboutir à un compromis acceptable pour les deux parties. Les tentatives de médiation de la communauté internationale, notamment des États-Unis et de l’Union africaine, n’ont pas non plus été couronnées de succès, exacerbant les tensions régionales.
**Conclusion : Un enjeu régional et global**
La relance de la guerre de l’eau entre l’Éthiopie et l’Égypte met en lumière une problématique majeure de notre époque : le partage équitable des ressources en eau, dans un contexte de changements climatiques et de croissance démographique rapide.
Ce conflit dépasse les frontières de ces deux pays et concerne toute la région du Nil, impliquant aussi le Soudan, et indirectement, l’ensemble de l’Afrique de l’Est. Il soulève des questions cruciales sur le droit à l’eau, la souveraineté des États sur leurs ressources naturelles, et la nécessité d’une coopération régionale pour la gestion durable des bassins fluviaux.
Pour l’instant, la situation reste dans une impasse, avec une Éthiopie déterminée à poursuivre son projet et une Égypte qui craint pour sa survie hydrologique. Le défi reste de trouver une solution qui respecte les droits et les besoins de tous les pays riverains, tout en préservant l’écosystème fragile du Nil.