Tunisie : le président dissout le parlement local, nouvelle crise politique
Titre : Tunisie : le président dissout le parlement local, nouvelle crise politique

*Photo de la présidence de la République tunisienne, source : Wikimedia Commons*
**INTRODUCTION**
La Tunisie, berceau du Printemps arabe et unique exemple de transition démocratique réussie dans le monde arabe, traverse une nouvelle crise politique. Le président, Kais Saied, a annoncé dimanche 25 juillet la dissolution du Parlement et le limogeage du Premier ministre, Hichem Mechichi. Une décision qui a provoqué une vague de réactions à l’international, suscitant à la fois des inquiétudes et des espoirs.
**DEVELOPPEMENT**
**I. Un président qui bouscule l’échiquier politique**
Kais Saied, un ancien professeur de droit constitutionnel au verbe haut et au style austère, a été élu président en octobre 2019 avec plus de 70% des voix. Sa campagne anti-système et son discours de probité morale ont séduit une population exaspérée par une classe politique perçue comme corrompue et inefficace.
Saïed a invoqué l’article 80 de la Constitution tunisienne, qui lui permet de prendre des mesures exceptionnelles en cas de « danger imminent ». Il a par ailleurs annoncé qu’il assumerait le rôle de procureur général de la nation, une annonce qui a suscité des craintes d’un retour à un régime autoritaire.
**II. Une décision qui divise**
La dissolution du Parlement et le limogeage du Premier ministre ont déclenché une vague de réactions en Tunisie. D’un côté, des milliers de Tunisiens sont descendus dans la rue pour soutenir le président, lassés par les luttes de pouvoir incessantes et l’incapacité du gouvernement à gérer la crise économique et sanitaire.
D’un autre côté, cette décision a été condamnée par plusieurs partis politiques, dont Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir, qui a qualifié la décision de Saied de « coup d’Etat ». L’UGTT, le principal syndicat tunisien, a également exprimé son inquiétude face à une éventuelle dérive autoritaire.
**III. La communauté internationale en alerte**
La communauté internationale a réagi avec prudence à la nouvelle. L’Union européenne, les Etats-Unis et l’ONU ont appelé au respect de la Constitution et à la reprise du dialogue politique. Certains observateurs craignent que la Tunisie, souvent citée comme l’unique réussite du Printemps arabe, ne retombe dans l’autoritarisme.
**CONCLUSION**
La décision du président Saied marque une nouvelle étape dans la crise politique qui secoue la Tunisie depuis plusieurs mois. L’avenir du pays, déjà confronté à une grave crise économique et sanitaire, est plus incertain que jamais. La communauté internationale, tout en appelant au respect de la Constitution, doit rester vigilante pour éviter que la Tunisie ne retombe dans l’autoritarisme.
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*Manifestation de soutien au président tunisien Kais Saied, source : Wikimedia Commons*