France : la filière nucléaire veut accélérer la construction de nouveaux EPR
**France : la filière nucléaire veut accélérer la construction de nouveaux EPR**

*La centrale nucléaire d’EPR à Flamanville, source : Wikimedia Commons.*
En plein débat sur l’avenir énergétique de la France, la filière nucléaire française a exprimé son ambition d’accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR (European Pressurized Reactor). Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renouveler le parc nucléaire français vieillissant et de maintenir la France en tant que leader mondial dans l’industrie nucléaire.
**La nécessité d’un renouvellement du parc nucléaire français**
La France possède le deuxième parc nucléaire le plus important du monde, avec 56 réacteurs répartis sur 19 sites. Cependant, ces installations datent majoritairement des années 1970 et 1980, et leur durée de vie initiale de 40 ans a déjà été dépassée pour nombre d’entre elles. Afin de continuer à garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique du pays, un renouvellement progressif du parc est nécessaire.
L’EPR, développé par Framatome et EDF, est le réacteur de troisième génération choisi pour remplacer les installations existantes. Plus puissant et plus sûr que ses prédécesseurs, il est également plus coûteux et sa construction est plus complexe, comme l’ont montré les retards et les dépassements de coûts des chantiers de Flamanville en France et d’Olkiluoto en Finlande.

*Le siège d’EDF à Paris, source : Wikimedia Commons.*
**L’ambition de la filière nucléaire française**
Face aux défis du renouvellement du parc, la filière nucléaire française a exprimé sa volonté d’accélérer la construction de nouveaux EPR. L’objectif est double : assurer la transition énergétique de la France tout en maintenant sa position de leader mondial dans l’industrie nucléaire.
Pour atteindre cet objectif, la filière envisage plusieurs leviers. D’une part, elle compte sur le retour d’expérience des chantiers en cours pour optimiser la construction des futurs réacteurs. D’autre part, elle espère bénéficier des avancées technologiques, notamment dans le domaine de la robotique et de l’intelligence artificielle, pour améliorer la sûreté et la productivité des installations.
Par ailleurs, la filière nucléaire française mise sur le soutien de l’Etat et des pouvoirs publics. Le gouvernement français a d’ailleurs réaffirmé à plusieurs reprises son engagement en faveur du nucléaire, considéré comme une énergie bas carbone indispensable pour atteindre les objectifs de la loi sur la transition énergétique.
**Les enjeux de cette ambition**
L’ambition de la filière nucléaire française de construire de nouveaux EPR soulève plusieurs enjeux.
D’un point de vue économique, le coût de construction des EPR est un défi majeur. Le dépassement de coûts des chantiers en cours a mis en lumière la nécessité de maîtriser les coûts de construction et d’exploitation des futurs réacteurs.
Sur le plan environnemental, l’acceptabilité sociale du nucléaire est un autre enjeu de taille. Si le nucléaire est une énergie bas carbone, les incidents de Fukushima et de Tchernobyl ont laissé des traces dans les esprits et l’opinion publique reste divisée sur cette question.
Enfin, la question du traitement des déchets nucléaires reste un point de friction. Bien que les technologies de retraitement permettent de réduire le volume des déchets, leur gestion à long terme reste un défi.
**Conclusion**
L’ambition de la filière nucléaire française d’accélérer la construction de nouveaux EPR est un pari audacieux. Si les défis sont nombreux, les enjeux sont de taille, tant pour l’avenir énergétique de la France que pour sa position sur la scène internationale. Pour réussir ce pari, la filière devra faire preuve d’innovation, de rigueur et de transparence, et pourra compter sur le soutien des pouvoirs publics et de l’opinion publique.